Mathilde Panot demande l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël en France
Panot exige des actes : le débat diplomatique bascule

La déclaration est tombée comme une bombe vendredi matin. Sans détour, Mathilde Panot, cheffe du groupe parlementaire de La France insoumise, a appelé Emmanuel Macron à expulser l’ambassadeur d’Israël en France. Ses mots résonnent comme un défi direct au Quai d’Orsay. Ce geste politique intervient au lendemain de l’arrestation par les forces israéliennes d’une flottille humanitaire pour Gaza, où se trouvaient plusieurs ressortissants français, dont des élus. Ce qu’elle qualifie de « troisième enlèvement illégal » alimente depuis plusieurs jours une tension diplomatique qui dépasse les cadres habituels des relations bilatérales.

Pour Panot, il ne s’agit plus seulement d’une affaire de procédure internationale, mais d’une question de principe. Elle dénonce un « cumul d’outrages » : l’interception des navires, l’emprisonnement de citoyens français et, plus récemment, les propos menaçants de l’ambassadeur Joshua Zarka. Ces paroles, prononcées sur Radio J, « relèvent d’une provocation inacceptable », affirme-t-elle, et justifient selon elle une réponse ferme de la part de la France. Pour l’élue, maintenir sur le sol français un représentant qui « insulte notre président » et « cautionne des actions contraires au droit international » revient à fermer les yeux sur un conflit qu’elle qualifie de « génocide ».

Cette demande d’expulsion, rare dans le paysage politique français, ouvre un débat complexe sur la diplomatie et ses limites. Elle cristallise les tensions autour de Gaza et interpelle la France sur sa position stratégique. La cheffe insoumise prend appui sur des précédents : en juin et juillet derniers, la marine israélienne avait déjà intercepté des bateaux humanitaires, expulsant leurs occupants, parmi lesquels figuraient Greta Thunberg et Rima Hassan, eurodéputée LFI. Ce dossier a depuis nourri une opposition accrue à l’égard d’Israël au sein de la gauche radicale.

Ce vendredi, Panot ne se contente pas de dénoncer. Elle met la pression, invoquant l’exemple du président colombien Gustavo Petro qui a récemment pris une mesure similaire. Elle exhorte le président français à dépasser les discours et à poser un acte concret. Dans l’arène diplomatique, cette demande est un pari risqué : elle met en lumière non seulement la fracture sur la politique étrangère de la France, mais aussi la difficulté d’articuler soutien humanitaire et relations bilatérales dans un contexte de crise.

Pendant ce temps, la flottille pour Gaza poursuit son chemin, symbolisant un bras de fer maritime et politique qui ne cesse d’alimenter débats et polémiques. Entre posture morale et stratégie diplomatique, la France est désormais face à un choix.