Le silence qui entoure les rues de Caracas ce vendredi matin a été brisé par une nouvelle improbable : María Corina Machado, figure emblématique de l’opposition vénézuélienne, reçoit le prix Nobel de la paix 2025. Une annonce qui tombe comme un défi lancé au régime de Nicolás Maduro et comme un écho au combat silencieux mené depuis des années dans l’ombre. Machado, aujourd’hui âgée de 58 ans et contrainte à la clandestinité, reste introuvable, protégée par ses partisans et par la prudence imposée par un climat politique hostile.
Les images qui circulent sur les réseaux sociaux montrent une vidéo transmise par son équipe, où sa voix tremble entre surprise et incrédulité. « Je n’arrive pas à y croire… C’est quoi ce truc ? » lâche-t-elle, incarnant l’émotion brute d’une militante qui a consacré sa vie à un idéal démocratique jugé impossible. Ce prix ne se contente pas d’honorer une personne : il symbolise la reconnaissance internationale d’une lutte contre la répression et pour la justice, souvent ignorée du grand public.
Le Comité Nobel a salué son « travail inlassable pour les droits démocratiques du peuple vénézuélien » et son combat pour une transition pacifique vers la démocratie. Un prix qui résonne comme un signal fort, non seulement pour Caracas, mais aussi pour l’Amérique latine entière, où des voix s’élèvent contre des régimes autoritaires. Le Conseil de l’Europe avait déjà souligné son engagement en 2024, lui décernant le Prix Havel des droits de l’homme, mais le Nobel porte cette reconnaissance à un niveau historique.
Les réactions internationales sont vives. Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, voit dans ce prix « une voix donnée aux aspirations démocratiques du peuple vénézuélien ». À Washington comme à Bruxelles, des responsables politiques commentent cette décision comme une étape symbolique majeure.
À Caracas, la nouvelle provoque un mélange d’espoir et de tension. Pour ses partisans, Machado devient un symbole vivant : celui d’une résistance tenace, d’un rêve démocratique qui refuse de mourir. Mais pour le gouvernement Maduro, cette distinction représente un défi supplémentaire, renforçant l’image d’une opposition capable de rallier le soutien mondial.
En recevant ce Nobel, María Corina Machado ne se contente pas d’ajouter une distinction à son parcours. Elle place au cœur du débat international la question vénézuélienne, rappelant que derrière les chiffres économiques et les manœuvres diplomatiques, se joue avant tout une lutte pour la liberté et la dignité.






