Impôt sur les retraites : attention, l’abattement de 10 % pourrait bientôt être réduit et divisé par 2 pour les seniors célibataires
Abattement retraite : une réforme qui secoue les chiffres et les foyers

Les débats s’enflamment déjà dans les couloirs de l’Assemblée. La proposition avancée par Charles de Courson pourrait bouleverser le quotidien de millions de retraités : transformer l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions en une déduction forfaitaire fixe, nettement réduite, et appliquer un plafond différencié pour les célibataires. Une mesure censée rééquilibrer les finances publiques, mais qui risque de réveiller un vif mécontentement.

Le dispositif, en place depuis 1978, bénéficie aujourd’hui à tous les retraités, quel que soit leur revenu. Mais son coût, estimé à 5 milliards d’euros pour 2025, interpelle. Selon de Courson, il profite principalement aux foyers les plus aisés, creusant les inégalités fiscales. Pour y remédier, il propose un abattement forfaitaire de 2 000 euros, conjugué à une réduction de moitié pour les retraités seuls. L’objectif affiché : concentrer l’effort sur les plus aisés et générer près de 2 milliards d’économies annuelles.

Dans la rue comme dans les cercles politiques, cette idée suscite des réactions contrastées. Pour certains experts, il s’agit d’une réforme nécessaire face à l’augmentation constante du déficit social. Pour d’autres, c’est une attaque directe contre le pouvoir d’achat des seniors, une population particulièrement sensible politiquement. Car derrière les chiffres, il y a des histoires : celles de retraités vivant au seuil de l’imposition, qui verraient leur avantage fiscal amputé, parfois drastiquement.

Le gouvernement, conscient de l’impact potentiel, garde encore ses cartes. Cette proposition ne figure pas encore officiellement dans le projet de loi de finances pour 2026, mais elle pourrait y figurer, réadaptée. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, met en garde : « Les retraités représentent plus d’un tiers de l’électorat. Toute mesure touchant à leur fiscalité aura des répercussions politiques majeures. »

À l’aube de ce débat, l’enjeu dépasse la simple mécanique budgétaire. Il s’agit d’une redéfinition du pacte social entre l’État et ses retraités, d’une question de justice fiscale, mais aussi de reconnaissance. Le parlement devra trancher entre équilibre économique et acceptabilité sociale. Et, pour des millions de Français, la décision sera bien plus qu’un chiffre : elle impactera leur quotidien.