Anny Duperey n’oubliera jamais le jour où, adolescente, elle a été renversée par une voiture, quelques années après avoir assisté impuissante à la mort de ses parents dans la salle de bains familiale…
Vers 13 ans, j’ai fait une presque tentative d’un simili suicide. Je l’avais répété, en marchant au bord d’un trottoir, je m’étais dit : “Tiens, ce serait facile de me laisser tomber sous une voiture.” Je n’étais pas encore bien sûr du droit que j’avais d’être sur terre sans mes parents, et je pensais : “Pourquoi je n’irais pas les retrouver ?” Donc, j’avais noté dans mon journal intime que ce serait facile. Il se trouve que quelques semaines plus tard, je me suis en effet retrouvée sous une voiture, mais je n’ai pas retrouvé la mémoire de ce moment, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Fort heureusement pour moi, la voiture était trop basse, c’était une toute petite voiture comme il y en avait à l’époque, une Aronde ou un modèle comme ça. Elle m’a simplement “crashée” devant elle, d’ailleurs j’ai toujours une cicatrice à la tête. »
Et la survivante d’enchaîner : « Il y a beaucoup d’enfants qui veulent vérifier s’ils ont le droit d’être sur terre. Une fois que c’est fait, ils foncent. Moi j’ai été très vite attirée par l’art. J’ai commencé à écrire, c’était mon échappatoire, mais je n’ai pas pour autant écrit sur la mort de mes parents, j’ai soigneusement évité de le faire pendant longtemps. »
Mais une fois le Voile noir « levé », Anny a choisi, pour notre plus grand plaisir, de jouir de la vie et de nous faire profiter du même coup de son immense talent. Et on l’espère, pour encore très longtemps !
