Le bruit au travail : un ennemi silencieux de la santé des travailleurs
Le bruit au travail : un ennemi silencieux de la santé des travailleurs"

A l’occasion de la Journée Mondiale de la Sécurité au travail, l’association JNA rappelle que le bruit au travail constitue un facteur toxique pour l’être humain. Il impacte la santé des travailleurs tant par ses effets extra-auditifs (stress, fatigue, dérèglement hormonal, hypertension, gêne de compréhension de la parole…) que auditifs (surdités, acouphènes et autres troubles de l’audition). En France, 1 000 surdités professionnelles dues aux accidents sonores sont encore décomptées par l’assurance maladie chaque année.
Les impacts de la gêne du bruit ne sont quant à eux pas quantifiés car non considérés comme facteur de comorbidités de risques cardio-vasculaires, risques psycho-sociaux et dégradation générale des conditions de santé et de vie. Mais, une étude de l’ADEME, publiée en juillet 2021 à l’initiative du Conseil national du Bruit et rassemblant des éléments de la littérature sur le sujet, indiquait une estimation du coût social du bruit de 57 milliards d’euros dont 23 milliards concernant les expositions sonores au travail. L’Organisation Mondiale de la Santé place le bruit environnemental parmi les enjeux majeurs de santé publique.

Le dernier baromètre santé au travail Ifop-JNA datant d’octobre 2022 indique que l’ensemble des travailleurs est affecté par le bruit au travail. 6 salariés sur 10 du secteur du commerce déclaraient être gênés par le bruit ; devant ceux des secteurs traditionnellement pointés du doigt de l’agriculture, de l’industrie et du BTP. Pour 66% des actifs, la fatigue et la lassitude sont l’expression de la gêne du bruit : devant le stress et la gêne de compréhension de la parole. Sifflements et bourdonnements ou surdités font partie des indications des répondants. Le bruit modifie également la qualité de la relation sociale au sein des secteurs d’activités : incompréhensions avec le management de proximité pour 1 actif sur 2 ; agressivité dans les échanges pour 45% des travailleurs et conflits au sein des équipes pour 41%. 33% ont envisagé de demander à être affecté à un autre espace de travail et pour 28% des actifs répondants, la gêne du bruit aurait été un motif d’arrêt de travail.

Lors de la 8e campagne nationale de la Santé Auditive au travail, qui se tiendra du 16 au 22 octobre 2023, l’association JNA – dont c’est l’initiative – invitera les entreprises et les instances publiques à se questionner sur la définition de conditions de « travail durable », celles respectant l’intégrité physique et mentale des travailleurs comme il est précisé dans les fondements de la loi de santé au travail, reprenant les éléments constitutifs de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Les expositions sonores sont désormais à réguler dans tous les secteurs non plus uniquement pour en réduire la pénibilité ou la plainte mais pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs. L’être humain est à considérer parmi « les ressources altérables » et non plus comme une ressource interchangeable sur le marché du travail. La médecine du travail doit retrouver une place centrale pour préserver le capital humain. La santé auditive s’annonce comme un déterminant clé de l’objectif 8 des Objectifs de développement durable (promouvoir une croissance économique durable dans tous les pays) et c’est pour cette raison que l’association JNA est engagée auprès du mouvement des Nations Unies.

Au quotidien, l’association JNA accompagne les entreprises en animant des sessions de prévention et des actions de dépistages de l’audition auprès de tous et partout.

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