Les débris d’une fusée chinoise s’apprêtent à retomber sur la Terre, peuvent-ils atteindre une zone habitée?
Les débris d’une fusée chinoise s’apprêtent à retomber sur la Terre, peuvent-ils atteindre une zone habitée?

La Chine a perdu le contrôle d’une partie d’un lanceur spatial. Les débris, que certains ont pu apercevoir scintiller la nuit, sont de tailles importantes. Actuellement en orbite, ils perdent de l’altitude et devraient rentrer dans l’atmosphère terrestre samedi ou dimanche.

Vendredi, l’Agence spatiale européenne (ESA) prévoyait une rentrée dans la nuit de samedi à dimanche autour de 5 heures du matin (heure française), avec une incertitude encore très large, de plusieurs heures. «La seule certitude est que la trajectoire de l’objet ne pourra pas l’emmener en dehors d’une bande comprise entre les latitudes 41o sud et 41o nord, explique Nicolas Bobrinsky, chef du département ingénierie et innovation au centre d’opérations spatiales de l’ESA. Pour l’Europe, cette bande s’arrête au sud des Pyrénées, et concerne donc l’Espagne, le Portugal, le sud de l’Italie et la Grèce.» Elle comprend aussi la totalité de l’Afrique et une bonne partie de l’Asie et des Amériques. Comme la Terre est recouverte à 70 % par des océans et à 10 % par des déserts, le risque de chute sur une zone habitée est estimé à 0,1 %.

«La majorité des composants seront brûlés et détruits lors de la rentrée dans l’atmosphère» (à plusieurs milliers de km/h), a déclaré Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Sur les 20 tonnes de l’étage, on estime qu’environ 10 %, les éléments les plus solides, comme les moteurs, ne brûleront pas et arriveront jusqu’au sol», précise Christophe Bonnal, spécialiste des débris spatiaux au Cnes, l’agence spatiale française.

Selon des chiffres diffusés par la Nasa en janvier 2020, on estime à 20 000 les « objets » qui se situent dans l’orbite terrestre. Il s’agit là des fragments les plus gros, d’une taille supérieure à 10 cm, qui, plus dangereux, sont suivis depuis la Terre par des radars et télescopes.

En 60 ans de vols spatiaux, il y a eu quelque 6 000 rentrées non contrôlées de gros objets fabriqués par l’homme, et un seul débris a touché une personne, sans la blesser, selon Stijn Lemmens, un expert de l’ESA.

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