«Trop coûteuse» : Emmanuel Macron n'envisage pas de dissolution, selon Yaël Braun-Pivet
Pourquoi Emmanuel Macron écarte la dissolution de l’Assemblée nationale

Les couloirs feutrés de l’Élysée bruissent de discussions stratégiques. Mardi, dans un bureau baigné par la lumière de l’automne, Yaël Braun-Pivet a livré une position qui change la donne. Face à la démission de Sébastien Lecornu et aux appels multiples à une dissolution, la présidente de l’Assemblée nationale a tranché : ce scénario ne figure pas à l’agenda du gouvernement. Selon elle, une dissolution serait non seulement coûteuse, mais incapable de résoudre la crise actuelle.

Cette sortie intervient alors que l’ombre d’un blocage institutionnel plane sur la France. Plusieurs voix, y compris au sein du Rassemblement national et de La France insoumise, réclament un nouveau scrutin. Pour Yaël Braun-Pivet, ces solutions ne répondent pas à l’urgence : la priorité doit être donnée à l’action pour éviter un enlisement politique et économique. Dissoudre l’Assemblée reviendrait, selon elle, à suspendre le pays dans une période d’incertitude, au moment où un budget doit être adopté avant la fin de l’année.

Le raisonnement qui sous-tend cette décision est double. D’abord, sur le plan pratique : une dissolution entraînerait un vide institutionnel, une période de campagne coûteuse, et un risque de paralysie politique. Ensuite, sur le plan électoral : aucun sondage ne permet de garantir une majorité absolue pour la nouvelle Assemblée, ce qui pourrait reproduire les blocages actuels. Pour Yaël Braun-Pivet, c’est une voie incertaine, qui pourrait au contraire aggraver la fracture politique.

Ce refus s’inscrit dans un contexte tendu où Emmanuel Macron et son équipe cherchent à stabiliser la gouvernance. Le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, entame ses dernières consultations pour dégager une sortie de crise. Il souligne que la convergence autour d’un budget avant fin décembre pourrait écarter la perspective d’élections anticipées. Un choix stratégique qui résonne comme un pari : maintenir le cap sans redonner la parole aux urnes.

L’argumentaire est clair : face à une Assemblée divisée et à des enjeux économiques majeurs, dissoudre serait un luxe que la France ne peut pas se permettre. Ce calcul politique illustre la complexité d’un pouvoir confronté à ses limites et la nécessité de réinventer la manière de gouverner. Dans ce contexte, la décision de ne pas dissoudre devient un signal fort : le pouvoir mise sur la stabilité, au prix d’un compromis difficile entre les forces politiques et les attentes citoyennes.

Ce choix n’est pas neutre. Il redessine les lignes du débat politique, interroge la légitimité et la méthode de gouvernance, et pourrait marquer un tournant pour la présidence Macron.