Atteint d’une maladie incurable, le militant de la fin de vie « digne » Alain Cocq a annoncé dans la nuit du vendredi 4 septembre 2020 qu’il avait cessé de s’alimenter, de s’hydrater et de prendre son traitement. Il souhaite dénoncer « l’agonie » contrainte par la loi actuelle sur la fin de vie. Dès samedi matin, il diffuse ses dernières heures en direct sur sa page Facebook. Le réseau social ne diffuse pour l’instant pas la vidéo, jugeant le contenu offensant.
« Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j’en suis heureux », a déclaré Alain Cocq sur son compte Facebook, peu après minuit, en annonçant avoir « fini son dernier repas » et cessé toute hydratation et tout traitement. « Je sais que les jours qui m’attendent vont être difficiles, mais j’ai pris ma décision et je suis serein », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas un suicide », précise le malade, rappelant qu’il est catholique. « Je suis dans le cas prévu par la loi où un patient peut arrêter son traitement », explique-t-il, disant que, dans ces cas-là, le décès suit « dans les deux à cinq, voire sept jours ». « Moi, avec mon état, ça risque d’être rapide ».
Une « agonie obligée par la loi Claeys-Léonetti »
« Ça sera très dur mais ça ne sera pas trop grand-chose par rapport à tout ce que j’ai vécu », poursuit Alain Cocq depuis le lit médicalisé installé à son domicile et qu’il ne peut plus quitter. Tendant un gobelet en plastique à la caméra, il lance par la suite un dernier mot : « Voilà les amis, je bois un dernier coup à votre santé », avant de conclure son message très poignant par un « Ainsi va la vie. Au revoir ».
Alain Cocq avait peu auparavant essuyé un refus du président Emmanuel Macron de l’aider à mourir en autorisant un suicide assisté. « Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n’est aujourd’hui pas permise dans notre pays », a écrit le président de la République en réponse à la demande d’Alain Cocq d’autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique, « à titre compassionnel », afin qu’il puisse « partir en paix ». La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, autorise la sédation profonde mais seulement pour les personnes dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». Or le malade incurable ne peut pas prouver que sa fin de vie approche à court terme.