Sur le court de Reims, chaque frappe de balle résonne comme un témoignage. Océane Dodin revient, après dix mois d’absence forcée, non seulement plus déterminée, mais aussi transformée. Ce silence imposé par une défaillance de l’oreille interne s’est mué en un choix personnel inédit dans le tennis professionnel : une augmentation mammaire. Ce n’est pas une simple décision esthétique, mais une déclaration.
Elle l’a dit elle-même, sans détour : « Quitte à m’arrêter six mois, autant faire ce dont j’ai envie ». Entre reprise de santé et affirmation d’elle-même, Dodin casse les codes. Les regards sceptiques ne manquent pas. Certains évoquent un risque pour sa performance, d’autres voient une audace rare. Elle, elle répond avec une simplicité déconcertante, assumant pleinement : « Ça ne me gêne pas pour jouer ». Un mot qui clôt toute polémique et ouvre une discussion plus profonde sur le corps de l’athlète.
Son opération, réfléchie avec un médecin proche, n’est pas un caprice. C’est un choix mûri, pesé. Il fallait adapter la chirurgie pour préserver son confort sportif, penser au maintien, à l’impact sur ses gestes techniques. Dodin transforme ainsi une pause forcée en une décision stratégique et personnelle. Elle revendique ce droit à choisir, sans crainte du jugement.
Aujourd’hui, elle retrouve le circuit. Qualifiée pour les quarts de finale, elle affronte sa compatriote Manon Léonard avec une détermination renouvelée. Ce retour dépasse le simple tennis : il interroge la liberté, le corps et la performance. Océane Dodin, entre vertiges, chirurgie et ambition, trace sa voie. Et sur ses propres termes.
