Isabelle Adjani sera de nouveau jugée le 26 février 2026 devant la cour d’appel de Paris. Condamnée en 2023 à deux ans d’emprisonnement avec sursis et à 250 000 euros d’amende pour fraude fiscale, l’actrice conteste toujours les accusations qui pèsent contre elle. L’affaire, qui mêle dons occultés, domiciliation contestée et blanchiment présumé, alimente depuis plusieurs années débats judiciaires et polémiques médiatiques.
Le tribunal correctionnel avait retenu contre elle la dissimulation, en 2013, d’une donation de deux millions d’euros provenant d’un proche, qu’elle avait déclarée comme un prêt. La justice a estimé qu’il s’agissait d’une « donation déguisée », permettant d’éviter le paiement de 1,2 million d’euros de droits de mutation. À cela s’ajoute l’accusation d’éluder 236 000 euros d’impôts en se faisant domicilier au Portugal en 2016 et 2017, ainsi qu’une charge de blanchiment liée au transfert de 119 000 euros depuis un compte non déclaré aux États-Unis.
L’actrice affirme son innocence et dénonce une interprétation biaisée des faits. Dans des déclarations publiques, elle a assuré être en règle vis-à-vis de l’administration fiscale française et portugaise, qualifiant l’affaire de « campagne d’effets d’annonces mensongères ». Ses avocats parlent d’une simple erreur de déclaration, fruit d’un mauvais conseil. Mais pour la justice, les éléments restent suffisamment graves pour maintenir la condamnation initiale et exiger un nouvel examen en appel.
Cette affaire dépasse le cadre d’un contentieux fiscal. Elle touche à la réputation d’une figure majeure du cinéma français, dont le nom reste associé à des œuvres cultes comme L’Histoire d’Adèle H., Possession ou La Reine Margot. Elle interroge aussi sur la frontière entre privilège et responsabilité, célébrité et justice. Pour certains, c’est un procès exemplaire qui rappelle que personne n’est au‑dessus des lois. Pour d’autres, c’est une persécution injustifiée d’une artiste singulière.
Le procès en appel sera scruté de près, tant par les observateurs judiciaires que par le grand public. Au‑delà du verdict, c’est l’héritage d’Isabelle Adjani qui se joue : la confirmation de son innocence ou la consolidation d’une condamnation qui marquera durablement sa carrière.
