Les promoteurs immobiliers prévoient une flambée des prix du logement neuf (détail)
Les promoteurs immobiliers prévoient une flambée des prix du logement neuf (détail)

L’effondrement de l’offre de logements neufs est prévu dans les prochains mois et les promoteurs immobiliers craignent que les prix subissent une forte hausse. Les logements de quatre pièces et plus sont cependant épargnés par cette crise.

Ce trimestre est marqué par un mois et demi de confinement, pendant lequel toute la chaîne de production a été paralysée, en même temps que les ventes, mais le secteur rencontrait déjà des difficultés dès 2019.

Côté offre, les mises en vente avaient déjà baissé de 15 % entre 2018 et 2019. Elles ont littéralement plongé au premier semestre (-46,7 %), avec un T2 particulièrement faible (-53,8 %, soit 20 000 logements de moins qu’au T2 2019). Les élections municipales, la tentation de la décroissance et, plus récemment, l’épidémie, conduisent à une raréfaction des logements neufs, qui se reflète dans les prix de vente (+3,2 %). La situation est grave et le risque de pénurie avéré.

Côté demande, les ventes au détail avaient déjà diminué de 5 % au T4 2019. Elles ont très durement subi les effets du confinement, avec une baisse de 37,6 % au premier semestre, dont -51,4 % au T2. L’investissement locatif souffre encore plus (-54,7 %) que l’accession à la propriété (-48,2 %). Avec le déconfinement, elles ont repris mais restent en net retrait par rapport aux rythmes habituels : la peur de l’avenir pèse lourdement sur la confiance des ménages. Les achats en bloc opérés par quelques grands opérateurs (+39,1 % au T2) tempèrent cet effondrement, mais c’est une réponse temporaire et partielle aux difficultés sur lesquelles la FPI alerte depuis plusieurs mois.

Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :

« Ce trimestre est lourd de menaces, tant sur l’offre que sur la demande : la crise est bel et bien là, mais nous avons le sentiment que sa gravité n’est pas comprise. A bas bruit, on installe peu à peu le secteur du logement dans un modèle décroissant. C’est le plus sûr moyen d’aggraver la pénurie de logements, y compris sociaux, et de retarder l’émergence de la ville durable dont nous avons besoin ».
Le plan de relance annoncé ne suffira pas pour le neuf

En rupture avec les relances passées, le plan du Gouvernement laisse de côté l’immobilier neuf, qui ne reçoit qu’un dixième des moyens fléchés vers la rénovation, qui plus est sous la forme d’aides complexes et de moyen terme. C’est une erreur, car la construction répond à la pénurie de logement, alimente la croissance et accélère la transition écologique. La rénovation est nécessaire, mais elle ne crée pas un logement de plus, pas plus qu’elle ne permet de faire émerger « la ville du quart d’heure ».

Le plan de relance appelle donc des compléments urgents, appuyés sur un discours qui doit redevenir volontariste :

une action résolue du Gouvernement en matière de simplification et de digitalisation de l’urbanisme
dès la loi de finances pour 2021, la prorogation et le développement des outils de solvabilisation des acquéreurs qui ont fait leurs preuves (réduction d’impôt Pinel et PTZ)
la mise en place simple et sans délai des aides du plan de relance (aide aux maires densificateurs et fonds friches)

Pour Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI France :

« L’avenir de la construction est très sombre et, si rien n’est rapidement entrepris pour que de nouveaux projets voient le jour, les résultats de 2021 seront très mauvais. Ne reproduisons pas les erreurs des années 80, quand nous construisions moins de 100 000 logements collectifs par an : nous en payons encore le prix ! Le neuf n’est pas un problème, c’est une solution, pour loger les français et leur donner le cadre de vie sain, confortable et durable auquel ils aspirent ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici