La fête avait commencé dans la joie, autour des quatre bougies d’une petite fille. Elle s’est terminée dans un silence glaçant, au fond d’une baignoire d’hôtel. À Santa Catarina, au sud du Brésil, un couple sans histoire, Jeferson Luiz Sagaz, policier militaire de 37 ans, et sa compagne Ana Carolina Silva, 41 ans, propriétaire d’un salon de manucure, ont été retrouvés morts, leurs corps immergés dans une eau brûlante à près de 50 degrés.
Les heures précédant le drame racontent une journée ordinaire de célébration familiale devenue une tragédie. Après avoir confié leur fille à des proches, les deux adultes avaient poursuivi la soirée en couple. Cocaïne, alcool, danse — un cocktail explosif qui, additionné à la chaleur extrême de la baignoire, s’est transformé en piège fatal. Le lendemain matin, ne recevant plus de nouvelles, leurs proches ont donné l’alerte. Les secours, en découvrant la scène, ont compris qu’il n’y aurait rien à sauver.
Selon le rapport médico-légal, la mort serait due à un « empoisonnement exogène » aggravé par la chaleur. Le mélange d’alcool et de cocaïne aurait plongé le couple dans un état de torpeur, empêchant toute réaction face à la montée brutale de la température. « À cette intensité, le corps perd la perception du danger. La torpeur provoquée par les substances empêche toute défense », a expliqué un expert local.
Les conclusions du légiste sont implacables : coup de chaleur, déshydratation sévère, effondrement thermique, défaillance des organes. La baignoire transformée en fournaise. Une lente agonie sous l’effet combiné de la drogue, de l’alcool et de l’eau brûlante.
Le couple, ensemble depuis près de vingt ans, n’avait jamais eu de problèmes de violence ou d’antécédents médicaux inquiétants. Autour d’eux, la stupeur domine. Leur entourage évoque deux personnes aimantes, sans excès apparents. L’entreprise d’Ana Carolina a publié un message d’adieu bouleversant : « Nous perdons une mère, une patronne, une fille, une épouse, une femme exceptionnelle. »
Ce fait divers d’une cruauté rare ébranle une fois encore le Brésil, où les drames domestiques liés à la consommation de substances se multiplient. La chaleur, cette fois, n’était pas celle des tropiques, mais celle d’une eau devenue mortelle. Une fête d’anniversaire, un instant d’inattention, une dernière soirée. Et au bout du bain, la mort.
