
Dans les couloirs feutrés de la promotion médiatique, certains propos résonnent avec une sincérité rare. C’est le cas de ceux de Valérie Bonneton, qui, à l’occasion d’un entretien accordé à Télé Magazine, s’est livrée avec une franchise touchante. Connue pour ses rôles poignants et son humour discret, l’actrice française évoque cette fois non pas un personnage, mais sa propre vie – celle d’une femme de 55 ans, apaisée, amoureuse et farouchement indépendante.
Une carrière solide, une voix singulière
Depuis ses débuts dans le cinéma dans les années 90, Valérie Bonneton a su imposer son style, entre gravité et légèreté. Des comédies comme Les Petits Mouchoirs aux drames plus intimes, son jeu d’actrice a souvent conquis le public par sa justesse. Ce mois d’avril, elle revient sur les écrans dans Des jours meilleurs, une comédie dramatique franco-belge signée Elsa Bennett et Hippolyte Dard. Elle y incarne Suzanne, une femme confrontée à l’alcoolisme, qui tente de reconstruire sa vie. Un rôle intense, à la frontière du documentaire, qui semble faire écho à une introspection plus large.
Loin des projecteurs, une vie de femme
Ce qui frappe dans ses déclarations, c’est la liberté avec laquelle elle aborde des sujets personnels. Séparée de François Cluzet depuis plus d’une décennie, avec qui elle a eu deux enfants – Joseph et Marguerite –, Valérie Bonneton évoque aujourd’hui une nouvelle histoire d’amour, née d’un passé révolu mais jamais oublié. “Un amour de jeunesse”, dit-elle simplement. Un homme retrouvé, comme une évidence. Il vit en Normandie, région où elle possède aussi une maison. Elle y retourne dès que son emploi du temps le permet.
Mais au-delà de la romance, c’est une philosophie de vie qu’elle partage : “Vivons heureux, vivons cachés”, glisse-t-elle avec un sourire. Et surtout : “Je me fiche totalement du regard des autres. Il faut savoir penser à soi.” Une déclaration puissante, dans une époque encore trop souvent marquée par les injonctions sociales et médiatiques à se conformer.
Une femme au volant de sa vie
Ce n’est pas un hasard si elle décrit avec plaisir les longs trajets qu’elle effectue seule, en voiture, musique à fond. “Je n’ai aucun sens de l’orientation, et la mécanique ne m’a jamais passionnée. Mais j’adore conduire”, confie-t-elle. Pour elle, c’est une forme de liberté. De respiration. Une échappée belle vers une Normandie où l’attend un homme, mais surtout un sentiment de paix intérieure.
Une modernité discrète
En se dévoilant sans artifice, Valérie Bonneton incarne une féminité moderne, loin des clichés. Elle n’a pas besoin de faire du bruit pour exister. Son témoignage nous rappelle que l’épanouissement peut venir tard, qu’il ne dépend ni d’un âge, ni d’un statut, mais d’une forme de réconciliation avec soi-même. Et c’est peut-être cela, la vraie réussite.
En pleine promotion, l’actrice parvient à transformer un moment marketing en parenthèse humaine. À l’heure des confidences surjouées et des scandales téléguidés, sa parole sonne comme un murmure authentique – précieux et rare.
Valérie Bonneton, tout simplement. Et ça fait du bien.