Depuis le 10 avril dernier, le nom d’Agathe ne quitte plus les bulletins d’alerte et les journaux télévisés. Cette jeune femme de 28 ans s’est volatilisée lors d’un jogging aux abords de la commune de Vivonne, dans le département de la Vienne. Si le mystère reste entier quant aux circonstances exactes de sa disparition, une comparaison troublante a émergé : celle avec l’affaire Jonathann Daval, tristement célèbre depuis 2017. Ce parallèle, soulevé récemment sur le plateau de BFMTV, relance les débats sur la sécurité des femmes joggeuses et les mécanismes criminels qui se dissimulent parfois derrière des disparitions jugées banales dans un premier temps.
Une enquête ouverte, des hypothèses multiples
Les enquêteurs, mobilisés depuis près de deux semaines, n’excluent à ce jour aucune piste. Enlèvement, accident, fugue, voire suicide : toutes les hypothèses sont étudiées avec rigueur. Le profil psychologique d’Agathe, marquée par des troubles alimentaires, notamment l’anorexie, suscite aussi des interrogations. Toutefois, la piste criminelle semble retenir davantage l’attention des forces de l’ordre.
Une cellule d’investigation spécifique a été constituée, tandis que les recherches sur le terrain se poursuivent, entre battues citoyennes et fouilles méticuleuses. Son téléphone portable, son ordinateur personnel ainsi que son journal intime ont été saisis, dans l’espoir d’y trouver des indices révélateurs.
L’ombre persistante de l’affaire Daval
C’est lors de l’émission Affaire suivante diffusée sur BFMTV que le nom de Jonathann Daval est revenu dans les discussions. L’affaire Daval, dont les Français gardent une mémoire vive, concernait également une joggeuse : Alexia Daval, que son mari Jonathann avait assassinée avant de simuler une disparition mystérieuse. Pendant plusieurs mois, il avait participé aux recherches, pleuré devant les caméras et incarné la figure du mari éploré… avant de finir par avouer son crime.
Pour certains experts en criminologie invités sur le plateau, les similitudes dans la mise en scène d’une disparition lors d’un jogging ne peuvent être ignorées. Ils évoquent un “schéma narratif” comparable, une sorte de mise en abîme tragique qui, dans le cas d’Agathe, pourrait indiquer une manipulation ou une dissimulation.
Joggeuses : un profil à haut risque
Ce drame soulève à nouveau une problématique sociétale inquiétante : celle de la vulnérabilité des femmes pratiquant le jogging en solitaire. Les statistiques présentées à l’antenne font froid dans le dos : entre 2005 et 2017, au moins onze femmes ont été tuées pendant leur séance de course à pied.
Des affaires marquantes, comme celles de Nelly Crémel, Caroline Marcel ou Gwendoline Minari, sont venues ponctuer ces années de tragédie. Pour les analystes, ces victimes présentent des profils similaires : jeunes, actives, souvent isolées au moment des faits. Cette tendance nourrit l’hypothèse de prédateurs ciblant intentionnellement ces femmes, dans des lieux propices à l’agression.
Un climat d’inquiétude à Vivonne
Dans la commune de Vivonne, les habitants oscillent entre inquiétude et mobilisation. Les réseaux sociaux relaient de nombreux appels à témoins, tandis que certains riverains expriment leur angoisse face à une psychose qui s’installe. Des initiatives citoyennes ont vu le jour pour sécuriser les sentiers de promenade, et des réunions publiques ont été organisées pour faire le point sur l’avancée de l’enquête.
En quête de vérité
Agathe est-elle encore en vie ? Est-elle victime d’un tiers ou d’un mal-être personnel profond ? L’enquête reste ouverte, mais la pression médiatique, elle, ne faiblit pas. À mesure que les jours passent, les comparaisons avec d’autres affaires criminelles reviennent en boucle, comme pour conjurer le vide que laisse son absence.
Dans ce silence oppressant, un seul espoir demeure : que la lumière soit faite au plus vite sur cette disparition qui bouleverse toute une région et ravive les peurs les plus sombres de notre société.
