À deux ans de l’échéance présidentielle, les tractations s’intensifient à gauche. L’ex-candidate à Matignon et figure montante du Nouveau Front Populaire, Lucie Castets, lance un appel solennel à l’unité. Dans une tribune publiée dans Libération, elle invite les partis de gauche à s’asseoir autour d’une même table dès le 2 juillet, pour jeter les bases d’une candidature commune en vue de 2027.
Pour l’ancienne prétendante au poste de Première ministre lors des législatives de 2024, la situation politique du pays est trop critique pour que la gauche puisse se permettre le luxe de la division. « Le moment est venu d’un sursaut collectif », affirme-t-elle, insistant sur la nécessité de dépasser les querelles partisanes pour construire une alternative crédible face aux blocs libéraux et nationalistes.
Une grande primaire populaire à l’horizon ?
Lucie Castets évoque plusieurs scénarios pour parvenir à désigner un candidat unique. L’option principale ? L’organisation d’une primaire élargie à l’ensemble des formations de gauche et des écologistes, « la plus large jamais proposée », précise-t-elle. L’objectif : permettre aux électeurs de gauche de trancher démocratiquement, après une campagne respectueuse et pluraliste.
Mais la cheffe de file n’écarte pas d’autres pistes : une concertation rapide entre les partis, ou encore l’organisation d’une convention citoyenne rassemblant militants, représentants politiques, et électeurs tirés au sort, afin d’aboutir à une décision collégiale.
Une réponse aux tensions de l’après-législatives
Depuis la recomposition du paysage politique post-2024, la gauche peine à retrouver une voix commune. Le Nouveau Front Populaire, né dans l’urgence des législatives, n’a pas résisté aux tiraillements internes. Les différends entre socialistes, insoumis, écologistes et communistes ont freiné toute dynamique d’unité durable.
Lucie Castets, qui avait émergé comme figure de compromis en juin 2024, semble vouloir incarner une nouvelle méthode, plus inclusive et tournée vers les citoyens. « Il ne s’agit pas d’un simple accord d’appareils », martèle-t-elle, mais bien d’un mouvement démocratique ouvert, où les électeurs retrouveraient une place centrale.
Un pari risqué mais nécessaire
Rassembler une gauche fracturée autour d’une candidature unique s’annonce comme un pari complexe. Les egos, les lignes politiques divergentes et les ambitions personnelles pourraient faire échouer cette tentative. Mais Castets reste confiante : « Nous devons commencer quelque part. Le 2 juillet peut être ce point de départ. »
Les regards sont désormais tournés vers le congrès du Parti Socialiste prévu à la mi-juin, étape cruciale avant le rendez-vous de juillet. Si les partis répondent favorablement à l’appel de Castets, la gauche pourrait entamer un chantier historique de refondation collective.
Reste à savoir si les leaders des différentes formations accepteront de se soumettre à une logique unitaire. Et surtout, si cette initiative trouvera un écho favorable chez les électeurs de gauche, souvent déçus, parfois résignés, mais toujours en quête d’un projet commun porteur d’espoir.